Créer une synergie entre une équipe interne et un intervenant externe : une stratégie payante !
Votre direction fait intervenir un intervenant externe. Vous vous interrogez sur la plus-value, sur ce que cela apportera et quel est le juste prix. Quelques éléments de réponse dans cet article.
Il y a quelques années, j’ai été confrontée à une tentative de mutinerie de la part d’un responsable informatique. Son fer de lance : avec l’argent qui était prévu pour mon mandat de directrice du programme, il aurait pu avoir un ou deux développeurs de plus. Heureusement, la direction de l’entreprise comprenait très bien la valeur d’un directeur de projet et la révolte a été étouffée dans l’œuf. Ce qui est intéressant dans cette expérience c’est qu’une fois le projet livré, ce même responsable m’a envoyé un mot qui disait : « Je sais que je t’ai mené la vie dure au début du projet, aujourd’hui je reconnais que sans toi nous n’y serions pas arrivés ».
« On ne peut rien apprendre aux gens. On peut seulement les aider à découvrir qu’ils possèdent déjà en eux tout ce qui est à apprendre. » Galilée
Dans le monde des compétences dites « soft », la définition de la valeur d’un conseiller externe est très difficile. Particulièrement dans les situations de mentorat, coaching, animation de groupe, management, gestion de projet.
Qu’ont en commun ces domaines ?
L’expert est là pour amener les individus à réaliser un objectif. Ces experts savent très bien que s’il est possible d’amener un cheval à l’eau, il n’est pas possible de le forcer à boire. Ils doivent donc faire en sorte de créer une dynamique qui poussera le groupe ou les individus à atteindre les résultats. Si le travail est bien fait, la présence de l’expert servira de catalyseur. Son apport pourrait être sous-estimé.
Vous connaissez tous cette boutade : « Un consultant c’est quelqu’un qui te demande ta montre pour te dire l’heure ». Et oui, parfois c’est l’impression que ça donne. Mais dans les faits, sans le consultant, vous seriez encore à vous demander quelle heure il est ! Il a simplement servi de catalyseur : celui qui déclenche une réaction par sa seule présence.
Un autre exemple avec l’animation d’un atelier de management de projet pour la direction. L’objectif était de dégager une vision commune de la gestion de projets. L’atelier se passe extrêmement bien, le groupe s’entend sur le rôle du chef de projet et sur la manière de le légitimer dans l’organisation. L’évaluation par les participants donne une note de 4 sur 5 à l’animateur. Le directeur confirme que la séance a répondu aux attentes.
Par la suite, deux responsables considèrent que le prix payé était trop élevé et refusent de l’aide pour la mise en place de ce rôle de chef de projet.
Selon moi, la présence de l’animateur externe a permis la cohésion au sein du groupe. Et ce pour deux raisons :
Il était neutre dans la discussion
Il apportait une expérience du domaine qui ne pouvait être remise en question et qui lui avait permis de donner des informations pertinentes pour que le groupe converge
Les deux responsables ont considéré qu’ils étaient capables de le faire sans aide. Je ne remets pas leurs compétences en question. Par contre, à ce jour six mois plus tard, rien n’a encore été fait faute de temps.
Je ne sais si vous avez vu cette vidéo passer à propos d’un expert retraité qu’on se décide à appeler pour réparer une machine arrêtée depuis plusieurs jours sans que personne n’arrive à trouver le problème.
L’expert arrive, fait le tour de la machine, tourne deux ou trois boulons et la machine repart. Le chef de l’entreprise est tout heureux et le remercie chaleureusement. Quelques jours plus tard, le patron reçoit une facture de 10'000.-. Il s’étouffe et appelle immédiatement l’expert pour lui demander comment il peut justifier un pareil prix pour quelques minutes de travail. Ce dernier de lui répondre :
« Pour être en mesure de réparer la machine en quelques minutes, il m’a fallu apprendre pendant plus de 30 ans. De plus, je sais très bien que pour chaque heure pendant laquelle la machine est arrêtée, vous perdez plus que 10'000.- En fait, de mon point de vue à moi, je ne vous ai pas facturé suffisamment. »
A votre avis : si, avant de faire le travail, l’expert avait demandé au patron s’il était prêt à payer 10'000.- pour faire réparer sa machine, que pensez-vous qu’il aurait répondu ? Cela pose toute la question de la vraie valeur du facilitateur.
« La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information. » - Albert Einstein
Et vous, qu'en pensez-vous ? Avez-vous des expériences similaires ou différentes ? Faites-moi en part, je serai ravie d'en discuter avec vous!
Illustration : œuvre de Mélanie Bénard Tremblay, 2019, © Marakoudja.
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