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Le chef de projet doit-il vraiment être un… chef ?


Oui, mais de quoi ?

La semaine passée, j’ai animé un atelier sur la conduite de projet avec le management d’une entreprise. Ensemble, nous avons étudié le rôle de chacun des acteurs du tandem chef de projet – commanditaire.

Tous se sont entendus pour dire que la vision du projet était le propre du commanditaire tandis que le chef de projet se portait garant de sa concrétisation. Cette responsabilité lui donne de facto, le contrôle du budget qui lui est octroyé de même que la direction des individus assignés à la réalisation des tâches du projet.

Tout allait bien et le consensus semblait obtenu. Soudain, un de membres osa poser la question que je sentais venir : « Mais nos chefs de projets ne sont pas des cadres ! » S’en est suivi une longue discussion des pour et des contre. Discussion bientôt interrompue par le directeur qui annonce : « Les amis je vous arrête. Ce point a été discuté au siège et il a été décidé de ne pas donner le statut de cadre aux chefs de projet. C’est à nous de légitimer leur rôle ».

Je ne peux qu’applaudir. Je gère des projets depuis de 30 ans et je n’ai jamais été cadre et chef de projet en même temps. En fait, je n’avais jamais réalisé cela avant cet atelier. Je dois dire que jamais cela ne m’a empêché de mener à bien mes projets. En tout temps j’ai assumé et habité ce rôle de chef de projet. Je pense que cela tient à deux choses :

  1. J’ai eu la chance d’avoir des commanditaires qui comprenaient le rôle de chef de projet et qui ne le confondaient pas avec un rôle de coordination – ils m’ont donné cette légitimité.

  2. J’ai toujours su quel était le cadre de mes responsabilités : je gère ce qui m’est octroyé pour le projet – ni plus ni moins - et je sais que mon rôle est éphémère : il s’arrête avec la fin du projet.

Dans une structure hiérarchique, la plupart du temps les gens sont regroupés par métier – les comptables relèvent d’un CFAO, les vendeurs d’un directeur des ventes, les installateurs d’un responsable des installations, etc. Ces responsables se chargent de définir les processus de travail et les niveaux de qualité des membres de leurs équipes. Ils sont aussi responsables du développement de leur équipe au sein de l’entreprise.

Puis, un projet est mis en place pour adapter une façon de faire, développer un nouveau produit, mettre en place un service vendu à un client. La première chose à faire : identifier qui est le commanditaire du projet – celui qui porte la vision au sein de l’entreprise, que ce soit la sienne ou celle d’un client externe – et le chef de projet. Ce chef de projet devra principalement en avoir les qualités et les compétences : leadership, communication et capacités d’organisation. Les responsables d’équipe lui « prêteront » les employés requis pour la réalisation du projet. Ce sera la responsabilité du chef de projet de définir, avec cette équipe, le plan d’action pour arriver aux résultats. Puis de confirmer le nombre de jours et la période où chacun devra être réservé pour le projet avec les responsables.

Pendant toute la durée du projet et pour la réalisation des tâches du projet, les membres de l’équipe en référeront au chef de projet. En parallèle, les règles propres à chaque métier, définies par les responsables de ces métiers, continuent à être respectées.

Comme l’a résumé un des participants à l’atelier, « les chefs de projets nous aident. Nous, on peut se consacrer à la mise en place de processus efficients pour nos gens, tandis que les chefs de projets sont garants de l’atteinte des résultats des différents projets »

Alors non, le chef de projet n’a pas besoin d’être un cadre. Cela serait même un handicap puisqu’il devrait à ce moment-là avoir deux casquettes : celle de manager et celle de chef de projet.

Et vous, qu'en pensez-vous ? Avez-vous des expériences similaires ou différentes ? Faites-moi en part, je serai ravie d'en discuter avec vous!

Illustration : Oeuvre de Mélanie Bénard Tremblay, 2019, © Marakoudja

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