Et si la gestion de projets agiles vous donnait le coup de départ ?
Depuis plusieurs années, je m’intéresse à la gestion de projet selon une approche agile. J’ai complètement adhéré à ces concepts au point d’en faire mon mode de gestion tant professionnel que personnel.
Et si, on pouvait aller plus loin ? Utiliser ce système pour changer les entreprises en profondeur ?
Pour un peu qu’on s’y intéresse, notre fil d’actualité fourmille de ces nouveaux concepts de gestion. Holocratie, entreprise libérée, smart work… Autant de termes utilisés. Avec toujours comme résultat final, la promesse d’organisations adaptées aux nouvelles technologies, aux nouvelles générations et au monde actuel. Ce monde où tout change à une vitesse jamais vue auparavant. Des entreprises où les chefs n’auraient plus besoin de contrôler, où les collaborateurs et collaboratrices seraient autonomes, créatifs et porteurs du projet de l’entreprise.
Mais, parce qu’il y a toujours un mais, le message est également toujours le même. Le changement doit venir d’en haut, le top management doit être convaincu, et c’est souvent là que le bât blesse.
Il y quelques mois, j’ai assisté à une journée agile organisée par Pyxis à Lausanne. Deux conférences m’ont inspirées. Une première sur l’entreprise auto-gérée par Jonas Vonlanthen, partenaire chez Lipp et une deuxième sur l’approche capacitaire de Alain Buzzacaro, CTO Occitane.
L’expérience LIPP est basée sur le concept de l’holocratie.
« Le système holacratique fut développé par itérations successives entre 2001 et 2006, par Brian Robertson au sein de son entreprise de production de logiciels (Ternary Software) en vue de mettre au point des mécanismes de gouvernance plus efficaces. Il s'est appuyé pour ce faire sur les méthodes agiles, sur le Lean (production) et sur la méthode Getting Things Done. C'est en 2007 que Robertson formalise le mode de fonctionnement auquel il est arrivé et lui donne le nom "holacratie" »[1]
Les concepts clefs des entreprises auto-gérées (ou des holocrties) :
· Des objectifs clairs
· Des rôles bien définis
· Une attribution dynamique des rôles selon les besoins
· Une autonomie des collaborateurs à l’intérieur des rôles qu’ils prennent
En d’autres mots, les règles du jeu ainsi que les objectifs à atteindre sont définis à l’avance et ensuite on laisser les collaborateurs jouer la partie. C’est à eux de trouver le meilleur chemin pour arriver à de bons résultats.
Jonas Vonlanthen nous a expliqué qu’ils avaient eux aussi démarré par la mise en place d’une structure de projet agile avant de progresser vers une entreprise auto-gérée.
Alain Buzzacaro, pour sa part, nous a parlé d’une analyse qui a été faite par le général Stanley McCrystal afin de comprendre le mode de fonctionnement d’Al Qaida[2]. Il explique qu’afin d’être à armes égales avec Al Qaida, il a complètement modifié le fonctionnement des unités anti-terroristes afin qu’elles soient aussi agiles que les cellules d’Al Qaida. Il a appelé ce modèle « team of teams ». Le concept rejoint celui de l’holocratie, c’est-à-dire la mise en place d’équipes qui s’auto-gèrent. L’avantage d’Al Qaida a été de ne pas être freiné par des structures en place et surtout, par l’incapacité qu’ils avaient à fonctionner avec une hiérarchie rigide. Un peu comme l’utilisation des téléphones mobiles en Afrique qui s’est déployée beaucoup plus rapidement qu’en Occident, puisqu’il n’y avait pas le frein de l’existant.
Le lien entre les deux concepts : l’agilité basée sur l’autonomie et la responsabilisation des équipes dans l’atteinte d’un objectif clair.
Alors, comment utilisez ces informations ? Que peut-on en retirer concrètement ?
On peut déjà réaliser qu’il est possible de démarrer graduellement une transformation vers une entreprise libérée en sensibilisant les équipes aux approches agiles. Il n’est pas nécessaire de commencer par une révolution complète des façons de faire de l’organisation.
Premier petit pas: démarrez un projet en mode agile.
N’attendons pas une menace terroriste pour bouger !
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Artwork: Mélanie Bénard Tremblay, 2020 © Marakoudja.
[2] Team of Teams: New Rules of Engagement for a Complex World, Book by Chris Fussell, David Silverman, Stanley A. McChrystal, and Tantum Collins
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